Jacques Brillant, un futur leader, est nommé à un poste de direction. Son supérieur lui a résumé ainsi son nouveau challenge : « J’attends que tu sois un agent de transformation dans un univers caractérisé par l’ambiguïté, l’imprévu, le chaos, la fluidité et les changements accélérés. Tes équipes ont besoin de quelqu’un de visionnaire, capable de les orienter quand ils sont perdus ».
Jacques, heureux de la confiance qui lui est ainsi témoignée, accepte le poste tout en étant conscient qu’il doit opérer des changements à au moins trois niveaux :
- un changement de posture
- une élaboration d’un projet de sens
- une innovation dans les stratégies d’influence
Il demande donc un accompagnement. Son Directeur des ressources humaines lui propose trois options :
- un « coaching de prise de fonction », qui devrait d’ailleurs s’appeler « expérience d’une nouvelle fonction »
- un parcours de formation en trois parties : prendre la parole en public, diriger dans la complexité, affirmer son leadership
- le conseil d’un cabinet spécialisé en leadership pour l’aider à affiner sa stratégie.
De mon point de vue, l’accompagnement proposé à ce nouveau dirigeant est inadapté, pour une simple et bonne raison : les facteurs « incertitude » et « imprévisibilité » sont tout simplement éludés.
Tout ce qui est proposé pour développer les compétences de Jacques Brillant est préparé, sécurisant, clair et mesurable, répétant ainsi parfaitement l’univers qu’on lui demande de quitter :
– s’il choisit l’option formation, le lieu du séminaire est communiqué, le programme est pré-établi, les mises en situations sont préfabriquées, les objectifs sont identifiés, le nombre de séances est sans flexibilité…,
– s’il choisit l’option « coaching », un coach lui assure un nombre de séances, une réunion d’alignement avec son N+1, l et l’élaboration des indicateurs (pour ne pas dire KPI),
– s’il choisit l’option consulting, un consultant lui expliquera la démarche, les outils en affirmant que « la méthode est validée depuis 7 ans et qu’il n’aura pas de surprises » !
Jacques Brillant se trouve devant ce que l’on peut appeler une impasse d’évolution : on lui demande de développer de nouvelles qualités pour guider son équipe dans un univers d’incertitudes… tout en lui proposant un cadre d’apprentissage qui n’est que certitudes !
Dans mon prochain billet « Les laboratoires vivants, la rupture qui re-configure », je vous parlerai de la solution que j’ai proposée.
N’hésitez pas d’ici là à évoquer en commentaire les solutions que vous avez expérimentées pour contrer l’incertitude !