Je ne crois pas à la joie pour faire des miracles dans le business. Mais je compte sur le business pour faire de la joie un levier d’appartenance et de performance.
« Comment recréer la joie pour venir travailler chaque jour chez TERA » a été la question qui a réuni 130 acteurs clés d’une entreprise pour aborder les difficultés du climat émotionnel et de l’efficacité collective. Non seulement la joie – et d’autres émotions – étaient présentes pendant la rencontre mais des décisions managériales ont été prises. L’ambiance s’est améliorée et la notion de la performance a été revisitée.
Cette expérience m’a permis de donner un sens à une approche que je pratique depuis toujours et que j’appelle aujourd’hui ‘joie et business’ : « Revitaliser les relations qui sont au cœur des organisations pour que les acteurs retrouvent énergie, créativité et efficacité ».
Je navigue dans l’univers de l’entreprise depuis 20 ans. D’abord comme Directrice Juridique d’une branche opérationnelle du secteur automobile, ensuite comme Directrice des Talents de ce même groupe. Depuis 15 ans, j’œuvre comme consultante et coach pour un grand nombre d’organisations. Au-delà de ma spécialité, – faciliter la rencontre de grands groupes -, j’aime accompagner des équipes qui veulent faire la différence et coacher des dirigeants qui désirent explorer de nouvelles manières d’être leader dans un monde qui change.
Au fil de mes expériences et interventions, j’ai acquis la conviction que le succès et le bonheur dépendent de la qualité de nos relations. Or la qualité de nos relations dépend de notre compétence à créer, cultiver et partager des émotions positives. Et cette compétence dépend de notre capacité à changer certaines de nos « croyances ».
Nous sommes tous porteurs d’émotions positives et notamment de joie dans ses expressions diverses telles que : l’enthousiasme, la générosité, la créativité. Cependant les expériences de la vie, le vécu dans les entreprises ou les « croyances collectives » se traduisent parfois par de fausses vérités « il faut souffrir pour réussir » – « c’est par l’échec qu’on apprend » … que l’on ressasse et qui nous coupent de ces émotions positives. A la place, nous avons développé des virus relationnels comme la méfiance, la culpabilisation, le non-dit. Ces virus relationnels ont un mot d’ordre en commun L’EVITEMENT: éviter de perdre, éviter de prendre des risques, éviter de réussir, éviter de dire, éviter de partager … éviter pour éviter d’être coupable, blessé, rejeté, écarté ou remplacé.
Les virus relationnels se propagent de préférence sur un terrain organisationnel et relationnel. Ils empêchent alors d’instaurer tout dialogue véritable ou toute relation de confiance. Ainsi beaucoup d’énergie se volatilise dans le système, les projets de transversalité – qui demandent communication et qualité relationnelle – sont difficiles à mener, l’hyperactivité paralyse l’entreprise, les transformations sont trop lentes, la pression opérationnelle empêche les initiatives relationnelles, la performance demeure individuelle, la frustration devient collective.
Relier la joie et le business est un choix de vie, un moyen pour transformer les virus relationnels en levier de sens et d’action et une solution pour revitaliser les organisations et ses acteurs clés. Mais la joie ne se crée pas, elle ne s’apprend pas. Au contraire, elle se retrouve, se cultive et se partage. Quand une personne retrouve la joie, quand elle est restaurée au sein d’une équipe, voire reconquise au sein d’une organisation, alors elle libère la créativité et l’engagement, l’initiative et la contribution, l’audace et la maitrise.
Comment relier joie et business ? Il n’y a pas de recette universelle ni de solution miracle. Il existe autant de voies possibles que d’acteurs différents. Mais il y a quelques clés que nous pouvons tous cultiver : (1) Investir du temps pour se connaître et retrouver ses émotions positives vitales. (2) Considérer la qualité émotionnelle de nos relations comme un facteur de succès individuel et organisationnel. (3) Changer les « croyances » qui nous empêchent de considérer la joie comme un levier de bonheur et de performance.
Et si la joie était le levier de votre réussite, jusqu’où iriez-vous ?