Le ‘capital décisionnel’, une ressource que tout dirigeant doit soigner

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La scène se passe pendant une séance de coaching avec un dirigeant :

Coach : « Quelle est votre compétence principale ? »

Dirigeant : « Ma capacité à prendre des décisions ».

Coach « Quel genre de décision prenez-vous ? »

Dirigeant : « Je décide des réorganisations, du plan d’action stratégique, je décide quelle question poser, je décide qu’il faut réunir les acteurs, je décide qui est la bonne personne pour compléter mon comité de direction, je décide quel budget allouer, je décide…En fait je suis fatigué de décider. »

Avouer que l’on est fatigué de prendre des décisions est un signe de sagesse de la part de tout dirigeant et pas un symptôme d’incompétence.

La fatigue décisionnelle est un syndrome connu : plus on a pris de décisions au fil d’une journée, plus il devient difficile de choisir !  Pourquoi ? Parce que le cerveau dispose d’une capacité d’énergie mentale limitée. Et selon les recherches récentes, il semble que la volonté, c’est-à-dire notre capacité à choisir donc à décider, est une grande consommatrice d’énergie. La fatigue décisionnelle nous signale que notre « capital décisionnel » est épuisé.

Afin de protéger ce capital décisionnel, le cerveau développe un système pour limiter les sorties énergétiques, c’est-à-dire les décisions.

La règle du système : plus le cerveau doit prendre des décisions, plus il cherche à éviter la phase du choix, la phase la plus énergivore.
Quelles sont les stratégies d’évitement ? Il y en a trois principales :

1. éviter la prise de risques, pour ne pas avoir à évaluer les différents scénarios et leurs conséquences,

2. procrastiner, c’est-à-dire s’abstenir de décider immédiatement pour éviter l’effort, en le remettant à plus tard,

3. opter pour le déni, c’est-à-dire ne pas comprendre, dire que cela n’est pas un problème, oublier des informations, bref se mettre en posture d’ « incompétence inconsciente ».

Dans un monde complexe, les dirigeants sont confrontés à des choix toujours plus nombreux. Diriger en connaissant ce syndrome de la fatigue décisionnelle devient une compétence importante.
Trois actions que tout dirigeant peut faire pour prendre soin de son « capital décisionnel » :

  • Accepter que son « capital décisionnel » soit limité ;
  • Concentrer sa capacité de décision sur les véritables enjeux ;
  • Apprendre des techniques de relaxation mentale pour développer son « capital décisionnel »

En synthèse : Les meilleurs dirigeants sont ceux qui savent quand ils ne doivent plus se faire confiance pour prendre des décisions.

Et vous, comment faites-vous pour entretenir votre capital décisionnel ?

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