La plainte : syndrome d’échec ou levier de transformation ?

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Jacques, manager en charge d’une mission importante, arrive en séance de coaching et m’annonce : « Je suis fatigué, rien n’avance, mon N+1 n’est jamais disponible et les réunions sont inefficaces. Par ailleurs, ma fille a de mauvaises notes et en plus, je dois tout préparer pour que nous puissions partir en vacances».

S’agit-il d’un discours isolé ou d’une parole généralisée ?

Si j’observe les échanges dans les entreprises, les partages au café et les discussions entre collègues, il me semble que « se plaindre » fait l’essentiel des échanges humains (et des mails !).

Je demande régulièrement à mes clients combien de fois par jour ils se plaignent. Comme il est difficile de répondre à brûle-pourpoint à cette question, je leur suggère de penser à ne pas se plaindre pendant les 24 heures suivantes. L’observation qu’ils font ensuite est au mieux surprenante, au pire terrifiante !

En effet, se plaindre est devenu une telle habitude qu’elle se glisse partout et c’est même pour certaines personnes un « état énergétique fondamental ».

Se plaindre, compétence humaine tout à fait normale, peut être le syndrome d’un échec, qu’il soit ressenti ou réel, individuel ou collectif. Car pour ne pas assumer sa responsabilité ou affronter son sentiment d’impuissance, l’option facile consiste à se plaindre de la situation, de l’autre, du temps…, en somme de toutes les choses que nous ne pouvons pas influencer.

Nous pouvons aussi nous servir de la plainte comme levier de transformation relationnelle.

Car derrière chaque plainte « se cache une envie, une motivation ou une énergie supprimée », celle de vouloir vivre des relations efficaces et créatives.

Voici ce qu’a fait Jacques (NB : il y a encore pléthore d’autres manières de transformer ses plaintes en levier) :

  • Je suis fatigué = je ne prends pas soin de moi –> je vais rentrer 10 minutes plus tôt
  • Cela n’avance pas = je n’arrive pas à motiver mon équipe –> je vais les écouter autrement
  • Mon N+1 n’est jamais disponible = je n’arrive pas à lui faire confiance –> je vais lui faire un retour positif
  • Les réunions sont inefficaces = je perds mon temps –> je vais réduire le temps de mes réunions de moitié
  • Ma fille a des mauvaises notes = j’ai peur pour elle –> je vais trouver un moment pour savoir ce qui lui fait plaisir
  • Je dois tout préparer pour les vacances = j’ai besoin d’aide –> j’organise un concours d’aide à la maison

Depuis cette expérience de 24 heures, Jacques a réduit son « quota de plaintes » de manière significative et il se corrige maintenant rapidement quand il se découvre « en action de plainte ». Résultat : ses relations sont plus efficaces et les choses avancent plus vite.

Vivre 24 heures sans me plaindre a été également révélateur pour moi. Comme Jacques, j’ai changé mon approche de manière radicale après cette expérience et la qualité de mes relations s’est beaucoup améliorée.

Osez vivre 24 heures sans plainte et découvrez de nouvelles possibilités d’expression !

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