Chaque dirigeant qui souhaite laisser une trace, transformer son activité et libérer les énergies collectives de son organisation, s’expose à trois défis : la question du sens, la relation à l’autre, le choix de la posture.
Pour pouvoir répondre à ces trois défis, tout dirigeant mènera tôt ou tard une « introspection active » afin de décoder ses états d’esprit, identifier ses véritables motivations, ses sujets d’évitement et ses mécanismes de décision. Ce processus d’introspection, bien mené, conduit à une vraie connaissance de soi, vertu si souvent prônée comme but ultime de toute quête personnelle.
Or, tout progrès dans la connaissance de soi est vain, s’il ne nous rend pas plus solidaire, s’il ne débouche pas sur une véritable générosité et s’il ne permet pas de créer des relations autrement créatives.
Et j’ai en effet du faire le triste constat que toute connaissance de soi qui ne se transforme pas en qualité de relation devient inévitablement une quête de perfection.
Cette exigence de perfection génère inévitablement une posture relationnelle tournée… vers l’exploitation de soi et, par conséquent, des autres.
La connaissance de soi ne suffit donc pas à elle seule à répondre aux trois défis mentionnés. Pour cela, il est indispensable de s’ouvrir à une autre facette de l’introspection, celle qui favorise la compassion pour soi. Cette compassion permet d’être bienveillant envers soi-même, de comprendre son fonctionnement relationnel, d’accepter sa vulnérabilité et d’accéder avec justesse et fermeté à une ouverture du cœur, donc à une ouverture aux autres.
Quand cette intelligence du cœur trouve sa juste place, un dirigeant comprend que le seul et véritable pouvoir de changement est celui de pouvoir se changer soi-même.
Au lieu de tenter de contraindre les autres à changer, il modifie son propre regard, transforme ses attitudes relationnelles et incarne une nouvelle posture qui inspire le changement. Ce changement intérieur lui permet d’accéder à une nouvelle perception des enjeux, de son rôle de dirigeant et de ses leviers relationnels.
En synthèse : tout dirigeant qui sait mettre « son humanité en lien » appelle chez les autres le désir de le suivre car la qualité de relation qu’il exprime ainsi favorisera, voire accélèrera tout projet de transformation collective.
Quelle est votre définition de l’intelligence du coeur ?
Pour aller plus loin, lire : Libérer la très grande entreprise, la nouvelle posture du dirigeant, article de Sabine et d’Olivier Basso, publié dans l’Expansion de Janvier 2