La tyrannie de l’excellence et ses dangers

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« Viser l’excellance« , « gérez vos ressources avec agilité », ou encore, « il faut optimiser votre temps », « améliorer la performance », « accélérer, être plus efficace » et « dépasser les objectifs de productivité » : c’est un florilège des phrases qui s’échangent dans les couloirs des entreprises, forment les conclusions des réunions et deviennent les mantras des managers.

Marie gère un grand projet de transformation. Pourtant grande fan (sic) de l’exigence, elle se sent enfermée dans cette mentalité d’excellence et elle doute maintenant de ses capacités à se montrer « à la hauteur des exigences » , « hautement performante », voire excellente.

En conséquence, elle décide d’entamer une démarche de coaching pour « retrouver son goût pour l’excellence« .

Elle découvre alors rapidement qu’elle a tendance à fixer la barre de l’exigible à un niveau exagérément élevé, pratique assez courante pour ceux qui s’e soumettent à cette tyrannie de l’excellence.

Elle comprend aussi que, vidée de tout sens, cette tyrannie de l’excellence engendre limites et faiblesses que Marie résumera ainsi :

  • à force de vouloir être efficace, je génère de l’inefficacité collective ;
  • mon exigence personnelle à être parfaite se manifeste en tyrannie intérieure et me coupe finalement de toutes mes capacités ;
  • ma demande assidue de performance se transforme en une culture de la peur : « peur de réussir, peur de manquer une occasion, peur de m’exprimer, peur d’être trop pertinente, trop différente, peur de prendre un risque, peur de transgresser une règle ou peur de respecter une règle….

Et finalement, constate Marie :

« ce culte de l’excellence me coupe de mes possibilités de me réaliser au travers de ma fonction professionnelle, qui pourtant me passionne ».

Afin d’inverser la spirale, Marie renonce à faire de l’excellence son seul moteur. Elle renonce également à vouloir tout contrôler pour laisser la place à la liberté de l’autre, ce qui signifie l’obligation de s’ouvrir à l’incertitude et aussi à l’imprévisible.

Quand l’exigence de l’excellence devient une injonction et non un choix, alors tout peut se transformer en angoisse qui inhibe notre créativité, notre performance et notre capacité à réussir. La peur d’être médiocre, de ne pas être à la hauteur, de ne pas correspondre à l’image d’excellence prend le pas sur notre choix de nous engager et de créer.

Ainsi, la culture de l’excellence devient un frein à l’excellence !

Marie a compris qu’elle ne peut donner le meilleur d’elle-même que dans un climat de liberté, plus responsabilisant. Elle a choisi de changer de fonction et gère maintenant sa propre unité opérationnelle et son projet de transformation toujours dans la même entreprise.

Elle fait attention à ce que son goût pour l’excellence reste un élan de motivation et non pas une force paralysant tout potentiel humain.

Elle exerce sa fonction de leader avec joie et obtient des résultats jugés… excellents !

Et vous, quelle est votre culture de l’excellence ?

 

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